Philippe Desfray,
Softeam
Résumé : Lancée par
l'OMG en 2000, l'initiative MDA s'inscrit dans la longue histoire de la
construction des modèles et de leur exploitation. Les modèles sont
devenus plus aboutis, plus complets, plus adaptés à chaque domaine, et
leurs exploitations possibles sont connues et pratiquées. Beaucoup des
techniques liées à MDA sont connues de longue date: par exemple les
technologies de compilation et les architectures des bases de données
pratiquent d'une façon ou d'une autre les technologies de métamodèle, de
modèle et d'exploitation de modèle. Outre la somme des connaissances et
des savoirs accumulés à ce jour, le mot résumant le pouvoir nouveau de
cette approche est : STANDARDISATION. A ce stade, l'apport de l'OMG
prend toute sa valeur: la plus value maximale des technologies MDA est
obtenue en s'appuyant sur les standards. La somme des outils de
modélisation contenue dans le standard UML2.0, et la mise en œuvre de
technologies standardisées (MOF, Profiles, QVT, OCL, etc.) apportent sur
étagère tous les éléments nécessaires à MDA que chacun peut outiller,
partager, diffuser, compléter et exploiter.
Déjà très aboutie, la technologie MDA
va encore être complétée par de nouvelles briques standardisées ou de
nouveaux services ouverts, comme par exemple ceux sur lesquelles
travaille le très important projet de recherche Européen "Modelware". On
peut citer la notion de "composants MDA", la notion de "ModelBus", ou
encore la technique de transformation de modèles en forme textuelle
(MOF2Text). Un des objectifs importants est de faire coexister une large
panoplie d'outils via la notion centrale de modèle.
Il existe déjà de nombreux témoignages démontrant une forte plus value
pour les projets mettant en pratique l'approche MDA, avec des gains de
productivité et de qualité significatifs. Le chant des analystes
(Gartner, P. Harmon, etc.) complète cette vision encourageante par des
retours optimistes susceptibles de rassurer les décideurs.
Pour autant, "MDA" reste un mot trop
réservé aux initiés, "qui fait peur" aux non-praticiens. MDA souffre
encore de son cantonnement technologique, et n'a pas suffisamment montré
sa capacité à assister le développement d'application sur l'ensemble des
phases du cycle de vie.
La plupart des illustrations des apports de l'approche MDA se focalise
sur les aspects techniques, orientés sur l'automatisation de la
programmation et sur l'application pour des plateformes spécifiques.
Cependant, cette technologie permet aussi d'assister le développement
d'application sur un plan méthodologique, tellement important pour avoir
des modèles corrects et complets, des illustrations pertinentes, des
documentations bien construites, des guides pour l'analyse, la
conception, avant d'assister la programmation. Là réside un axe très
stratégique, où le gain ne se résume pas à des lignes de code produites
mais à la qualité globale d'une application.
MDA signifie "méta modèles",
"transformation de modèles", et sous-entend la connaissance d'un volume
important de standards, et de technologies, rendant son accessibilité
restreinte à des personnes d'un haut niveau technique. Ce point
d'accessibilité doit aussi être résolu, afin de permettre à tous ceux
qui ont un savoir sur les architectures, les méthodologies, les domaines
d'application, de matérialiser ce savoir et d'en automatiser ou guider
la mise en oeuvre.
Ici aussi, de premiers retours
d'expériences, et de premiers outils nous permettent de prévoir les
tendances émergeante du futur développement guidé par le modèle.
Cet exposé présentera la pratique
future, déjà esquissée, des développements guidés par le modèle.
Mots-clefs : MDA, Méta modèle,
transformation de modèles, UML2, Composants MDA, Modelware,
développement guidé par le modèle.